Tous les voyants sont au rouge. Après une très bonne année 2023, l'intérim souffre en cette année 2024, déjà marquée par des fermetures d'usines et des licenciements massifs. La mauvaise situation du secteur pourrait entraîner une hausse du chômage à terme.
"Ça souffre énormément, depuis la fin de l'année dernière où on a senti un fléchissement", alerte ce mardi sur RMC et RMC Story Eric Haddad, le PDG du groupe Connectt, spécialisé dans le travail par intérim. "Et depuis le début de l'année, on continue à souffrir, après de bonnes années post-Covid-19". C'est le cas dans le BTP mais aussi l'informatique, la logistique, le transport et le médical: "On parle de -7 à -8% de régression dans chaque domaine".
La raison? 2024 a été "une année particulière" avec la dissolution de l'Assemblée nationale entraînant une période "morose" et indécise, détaille Eric Haddad. Les JO 2024 à Paris et l'arrêt des chantiers de juin à septembre ont aussi pesé sur l'intérim.
"L'intérim, c'est le baromètre de l'emploi"
Aujourd'hui, tous les groupes sont touchés. Mais si les grands groupes ont les capacités financières pour s'en sortir, les PME souffrent: "Il faut rembourser les PGE (prêts garantis par l'Etat), il y a l'inflation, les prix de l'énergie et la rentabilité qui s'est écroulée. Résultat, les entreprises déposent le bilan et il n'y a plus de business", déplore le PDG du groupe Connectt.
"On dit que l'intérim, c'est le baromètre de l'emploi et on constate que ça devient très compliqué. Aujourd'hui, on a des viviers d'intérimaires qui ne trouvent pas de missions", alerte Eric Haddad.
Que faire pour inverser la tendance alors qu'un cataclysme se profile? "On est suspendu à la suppression des allégements sur les charges sociales des bas emplois. Si ça va au bout, on va vers la catastrophe. Il risque d'y avoir des plans sociaux dans tous les sens", prévient le PDG du groupe Connecct. "Ne supprimez pas ces aides, sinon on va vers un carnage", conclut-il.