Un décret revalorisant le salaire minimum de 2% à partir du 1er novembre a été publié ce jeudi au journal officiel. Il avait été annoncé par le Premier ministre lors de son discours de politique générale.C'était une promesse du Premier ministre lors de sa déclaration de politique générale à l'Assemblée nationale : une revalorisation du Smic de 2%, dès le 1er novembre. C'est désormais acté. Le décret portant « par anticipation » sur cette revalorisation a été publié ce jeudi matin au Journal officiel.
« A compter du 1er novembre 2024, le décret porte en métropole, en Guadeloupe, en Guyane, en Martinique, à La Réunion, à Saint-Barthélemy, à Saint-Martin et à Saint-Pierre-et-Miquelon, le montant du SMIC brut horaire à 11,88 euros (augmentation de 2%), soit 1.801,80 euros mensuels sur la base de la durée légale du travail de 35 heures hebdomadaires », détaille le décret. « A Mayotte, le montant du SMIC brut horaire (sera de) 8,98 euros (augmentation de 2%), soit 1.361,97 euros mensuels sur la base de la durée légale du travail de 35 heures hebdomadaires », précise-t-on.Le décret rappelle que « ce relèvement anticipé de 2% résulte de l'application de la formule du calcul de la revalorisation annuelle du SMIC, telle qu'elle est réalisée en fin d'année, au vu des prévisions actuelles d'évolution des prix à la consommation et du salaire horaire des ouvriers et des employés ».
Smicardisation de la société
Pour la ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, citée dans un communiqué du ministère, « cette nouvelle décision de revalorisation anticipée du SMIC s'inscrit dans la logique de soutien du pouvoir d'achat des ménages actifs les plus modestes ». Et pour cause, le nombre de salariés payés au SMIC a fortement augmenté en France. Au 1er janvier 2023, 17,3% des salariés étaient concernés.Le SMIC est le seul salaire indexé sur l'inflation. Il bénéficie chaque année d'une hausse mécanique au 1er janvier et des revalorisations interviennent aussi en cours d'année dès que l'inflation dépasse les 2%. Le SMIC a augmenté à huit reprises depuis janvier 2021, dont quatre fois en cours d'année en raison de l'inflation. La dernière revalorisation remontait au 1er janvier. Le gouvernement peut choisir d'aller au-delà de l'augmentation automatique par « un coup de pouce », mais il n'y en a pas eu depuis 2012.
Les minima de branches pointés du doigt
Comme le SMIC augmente plus vite que le reste des salaires, certains minima de branche sont rattrapés. Les branches sont ainsi régulièrement rappelées à l'ordre par le gouvernement. « Il reste dans notre pays des branches professionnelles dans lesquelles les minimas sont inférieurs au Smic, ce n'est pas acceptable et cela fera l'objet de négociations rapides », avait notamment asséné le chef du gouvernement lors de son discours de politique générale.
Dans ce contexte, la ministre du Travail rencontrera les représentants de ces branches dès cette fin de semaine pour « leur demander d'accélérer les négociations » sur les salaires, selon le communiqué.
Le 1er octobre, le Premier ministre avait aussi évoqué une réforme du système des exonérations de charges. Les exonérations, maximales au niveau du Smic, instaurées pour soutenir l'emploi, sont accusées par certains économistes de freiner la progression salariale, en créant des « trappes à bas salaires ». « Il est désormais démontré que notre dispositif d'allégement de charges freine la hausse des salaires au-dessus du Smic : nous le reverrons », avait ainsi prévenu Michel Barnier.
source :www.figaro.fr