Arrêt maladie : cette solution pour reprendre le travail en douceur séduit de plus en plus

Publié le 20 décembre 2024


En 2023, l'Assurance Maladie a versé près de 10,2 milliards d'euros d'indemnités au titre des arrêts maladie. Les dépenses liées au mi-temps thérapeutique, qui ne cessent d’attirer davantage de travailleurs, explosent depuis la crise sanitaire.Le temps partiel thérapeutique (TPT), plus communément appelé «mi-temps thérapeutique», séduit de plus en plus de Français en convalescence. C’est le constat dressé par la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) dans son dernier rapport publié le 13 décembre. Pour rappel, ce dispositif permet de reprendre le travail de manière progressive pendant un arrêt maladie, tout en continuant de percevoir des indemnités journalières (IJ). Contrairement à ce que son nom suggère, le TPT ne se limite pas à un mi-temps strict, l’activité pouvant varier de 50% à 90% du temps de travail habituel.C’est le choix qu’a fait Garance*. Cette francilienne a bénéficié du TPT pendant deux ans, après un problème de santé : «Cela m'a permis d'avoir des horaires adaptés pour mes soins le matin, tout en gardant un pied dans l'entreprise l'après-midi.» Un compromis gagnant-gagnant : le salarié reprend son activité en douceur tout en restant rémunéré, et l’employeur conserve un collaborateur expérimenté, tout en limitant les absences prolongées.792,9 millions d’euros en 2023;Mais promesse séduisante oblige, le nombre de bénéficiaires du mi-temps thérapeutique ne cesse d’augmenter. Plus particulièrement depuis 2019 : ils étaient 162 104 cette année-là, mais environ 220 000 en 2023. Plusieurs raisons à cet engouement : d’abord, l’essor du télétravail pendant la crise sanitaire, qui a rendu le mi-temps plus accessible pour les métiers de bureau. Mais aussi plusieurs assouplissements intervenus avant le Covid qui ont facilité l’accès au temps partiel thérapeutique. Et qui dit plus de bénéficiaires, dit mécaniquement une facture plus salée pour l’Assurance maladie. En 2023, les dépenses liées au mi-temps thérapeutique ont ainsi atteint 792,9 millions d’euros, contre 514,7 millions en 2019. En clair, en seulement quatre ans, la note a bondi de moitié (+54%), soit une hausse annuelle moyenne de 11,4%. Pour autant, le coût du mi-temps thérapeutique reste relativement limité pour la Sécurité sociale : il ne représentait que 7,8% des 10,2 milliards d’euros d’indemnités journalières versées en 2023.Le mi-temps thérapeutique, une piste d’économies ?

 

Loin de creuser à lui seul le fameux «trou de la Sécu», ce dispositif pourrait même permettre de le combler. Dans les Echos en septembre dernier, Thomas Fâtome, directeur général de la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam), plaidait pour un recours accru à ce dispositif afin de réduire la facture des arrêts maladie. Pour ce faire, la Cnam envisage de «contacter tous les assurés qui ont un arrêt de plus de dix-huit mois pour faire le point sur leur situation, afin de voir si leur arrêt est justifié, s’il y a une reprise d’activité enclenchée, et discuter éventuellement de la mise en place d’un mi-temps thérapeutique quand la situation le permet». Une manière de faire revenir à l’emploi ces travailleurs en arrêt maladie longue durée… Et de partager la note avec leur employeur.

source:www.capital.fr