Rupture conventionnelle : comment convaincre votre patron de vous l'accorder ?

Publié le 21 août 2024


S’il n'existe pas de formule magique pour obtenir une rupture conventionnelle, certains arguments augmentent vos chances de la décrocher.

Vous avez fait le tour. A l’approche de la rentrée, votre décision est prise : vous quitterez votre job en septembre. Si la démission peut être une option, vous vous demandez si la rupture conventionnelle ne serait pas plutôt une meilleure idée. De quoi vous offrir l’assurance d'une indemnité plus ou moins conséquente et, qui plus est, de toucher le chômage. Une protection bien utile, par exemple si vous n’êtes pas retenu au terme de la période d’essai de votre futur nouveau boulot. Mais sachez-le : rien ne garantit que votre patron acceptera de vous accorder ce départ à l’amiable.

Car disons-le d’emblée : la rupture conventionnelle coûte cher à votre employeur. «Il doit payer 30% de charges sur l'indemnité versée au salarié lors d’un accord de départ à l’amiable, en plus de l'indemnité elle-même», détaille Fabien Duffit-Dalloz, avocat spécialisé en droit du travail. A noter que ce sont les patrons de petites entreprises qui sont les plus enclins à signer les ruptures conventionnelles. «Le dispositif sécurise tout le contentieux lié à la rupture du contrat, et cela rassure beaucoup le gérant d’une petite entreprise», précise-t-il. Si votre entreprise compte moins de 10 salariés, votre demande de rupture conventionnelle a ainsi de fortes chances d'être acceptée par votre patron. Rappelons également que la rupture conventionnelle repose par définition sur un accord mutuel. Si votre employeur rejette catégoriquement toute idée de départ à l'amiable, même les arguments les plus convaincants ne changeront pas la donne.

Anticiper les raisons du refus de votre employeur

Pour mettre toutes les chances de votre côté, Amalric de Bouvet, consultant spécialisé en négociation de ruptures conventionnelles, insiste sur l'importance d'une préparation en amont. «Ne vous précipitez pas. Vous devez prendre le temps d’anticiper et de structurer votre demande», conseille-t-il. L'objectif ? Arriver à la table des négociations avec une vision claire de vos projets futurs, et surtout des réponses prêtes pour les objections que votre patron pourrait vous opposer.

Car il pourrait tout à fait justifier son refus par un besoin crucial de vos compétences, ou bien le coût trop élevé de l’opération. Dans ce cas, vous avez tout intérêt à montrer qu’il serait le premier avantagé par la signature de votre rupture conventionnelle. Par exemple, en embauchant un remplaçant plus jeune, l’entreprise pourrait non seulement bénéficier d’un profil plus dynamique, mais aussi réaliser de belles économies. Car ce n’est pas un secret : un salarié moins expérimenté sera moins rémunéré. Vous pourriez également proposer de former cette jeune recrue avant votre départ, assurant ainsi une transition en douceur.Mais rien ne dit que votre patron suive ce raisonnement. «Si le dialogue ne suffit pas, il peut être pertinent de rappeler à votre employeur ses éventuels manquements pendant l’exécution de votre contrat de travail», préconise Fabien Duffit-Dalloz. Heures supplémentaires pas toujours payées, sollicitations fréquentes le week-end ou pendant vos congés… Ces éléments peuvent jouer en votre faveur pour le convaincre de passer par la rupture conventionnelle plutôt que par la voie litigieuse. Notez cependant que cette stratégie ne peut être envisagée qu’avec des employeurs peu rigoureux, qui représentent une minorité.

 

source : capital.fr