Ecoutez François HOMMERIL sur BFM Business ce matin sur le sujet de la réforme des retraites

Publié le 09 juillet 2024


Au lendemain du second tour des élections législatives, le président de la CFE-CGC a réaffirmé sur BFM Business la revendication de son organisation syndicale en faveur d'une abrogation de la réforme des retraites.

Les organisation syndicales epèrent faire entendre leur voix dans le cadre de la nouvelle législature. Quelques heures après l'annonce des résultats du second tour des élections législatives, François Hommeril était présent sur le plateau de Good Morning Business afin de rappeler les revendications de la CFE-CGC qu'il préside. Il a notamment mis l'accent sur l'abrogation de la réforme des retraites bien qu'il ait l'impression que les salariés soient "passés à autre chose" après une "séquence particulièrement traumatisante" il y a un an.

"Sur le plan de la revendication syndicale, rien n'a changé: ce qui était injustifié il y a un an l'est toujours aujourd'hui, insiste François Hommeril. [...] Tout l'argumentaire qu'on avait à notre disposition et qu'on a déployé reste aujourd'hui tout à fait vrai et justifie qu'on abroge cette réforme des retraites."

"Personne ne sait vraiment comment sera constitué le gouvernement, quel sera son agenda et sa majorité de gestion, ajoute le leader syndical. Il reste que l'ensemble des organisations syndicales sont pour l'abrogation de cette réforme."

Financer la recherche plutôt que les emplois peu qualifiés pour doper la productivité

Le président de la CFE-CGC s'est également exprimé sur le problème des rémunérations "intermédiaires" et le phénomène de "smicardisation" en attaquant la politique de l'offre "très coûteuse pour les finances de l'Etat" selon lui.

 
 

"C'est plus de 200 milliards d'euros qui vont vers les entreprises, souligne-t-il. C'est très bien d'aider les entreprises mais il ne faut pas faire n'importe quoi non plus. Il faut sélectionner les segments sur lesquels on intervient et conditionner les aides car on voit qu'une bonne partie de cette masse d'argent est consommée et pour une partie non-négligeable vers des dividendes voire pire, des rachats d'action."

Pour autant, il met en garde sur la hausse du SMIC à 1.600 euros net, une mesure qui figure dans le programme du Nouveau Front populaire arrivé en tête dimanche soir: "A l'évidence, on a un contexte économique qui est un peu sous tension et on a une pyramide de la valeur dans la chaîne économique qui fait que plus l'entreprise est petite, plus elle est sous pression sur le plan de la marge. Je peux comprendre qu'un responsable d'entreprise voit arriver une mesure salariale sur sa marge avec crainte car le marché ne lui cède une fraction de marge qui est trop faible."

"Le phénomène de smicardisation est aussi une conséquence des exonérations ciblées sur les bas salaires, rappelle François Hommeril. Le modèle économique qui a été appliqué finance les emplois peu qualifiés. Il ne faut pas s'étonner qu'on ait aujourd'hui une baisse de la productivité."

François Hommeril appelle ainsi à réorienter les aides publiques vers la recherche à laquelle n'est allouée que 2,3% du PIB contre 3,5% outre-Rhin ou encore 4,5% en Corée du Sud. "Le crédit impôt-recherche fonctionne très mal: il est très coûteux et à très peu d'impact positif, estime le président de la CFE-CGC. Il manque 20 milliards d'euros en recherche en France. Il faut trouver des dispositifs de financement de l'économie qui soient efficaces et qui tirent vraiment l'économie vers le haut."